3. Tout le monde peut danser – Anna Halprin

Anecdote historique

Avant d’être progressivement comblés à partir de 1853, le bassin Sainte-Catherine constituait le port de Bruxelles.

Anecdote chorégraphique

En 1968, suite à des émeutes raciales aux États-Unis, la danseuse Anna Halprin entreprend un travail de création avec deux groupes de danseur.euse.s, l’un noir, l’autre blanc, qu’elle réunira ensuite sur scène dans la performance Ceremony of US. Cette période intense en dialogue révèlera les enjeux sociaux réels, et la puissance qu’a la danse de guérir les blessures profondes et d’honorer les différences.

Contenu bonus

Extrait du film documentaire Anna Halprin : le souffle de la danse de Ruedi Gerber, Zas Film, 2012.

Biographie Anna Halprin

Au départ, Anna abandonne la modern dance des pionniers américains (Martha Graham, Doris Humphrey, Charles Weidman), car cette danse repose sur la personnalité de ses fondateurs. Pour Anna, la danse puise essentiellement à des nécessités primitives, exprimant des forces vitales. Ses premières études se concentrent sur l’anatomie et la physiologie du corps humain et sa relation aux forces de la nature et de l’environnement extérieur. Elle a pu développer ses processus en plein air sur un plateau de danse que j’ai conçu pour elle : en supprimant le cadre de scène, il offrait une relation nouvelle et différente à l’espace et baignait les danseurs dans les sons et autres éléments naturels. Ce lieu est depuis devenu un emblème mondialement connu de créativité inspirée par la nature ; il a attiré des danseurs brillants du monde entier depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à nos jours, notamment Merce Cunningham, Min Tanaka, Meredith Monk, Simone Forti, Trisha Brown, Yvonne Rainer, Eiko et Koma et de nombreux jeunes danseurs. Avec ses élèves, Anna développe de nouvelles sources de créativité collective à partir d’une série d’exercices en atelier, intitulés « Expériences dans l’environnement extérieur ». Comme dans la vie, le résultat – ouvert, intense et positif pour l’existence – émerge de l’interaction avec le contexte naturel et avec les membres du groupe. De plus en plus, sa danse prend la forme de mythes et de rituels touchant aux problèmes de la vie quotidienne, psychologiques ou physiques, tant collectifs que personnels. De fait, elle est retournée au sens premier de la danse dans la société, joyeuse et apaisante autant que tragique, et construite à partir des besoins les plus primitifs de la condition humaine. Ces danses sont universelles.

Ainsi, les danses d’Anna ont défriché en profondeur un territoire nouveau, unique en son genre. La danse, qui est pour elle de l’ordre de l’humanisme et de la quête, compte autant par le processus créatif qu’elle a mis au point que par sa réalisation.

Lawrence Halprin

Livres

Mouvements de vie. 60 ans de recherches, de créations et de transformations par la danse, Anna Halprin, traduction de l’américain par Élise Argaud et Denise Luccioni, Éd. Contredanse, 2014.

Films

Anna Halprin, Dancing Life/Danser la vie, Anna Halprin, Baptiste Andrien & Florence Corin, Éd. Contredanse, 2014.